Le don de soi suppose la faculté de dire non à tout ce qui est contraire à l’éthique et ultérieurement, non à tout ce qui peut entraver le processus de spiritualisation. Le non est d’autant plus fondé qu’il recouvre un oui à l’être, un engagement dans la relation au divin.
Le don de soi est clairvoyant, il s’oppose à toute situation pouvant aliéner l’autre ou se refuse à en être le complice. Il nécessite au préalable un travail de reprise de soi, d’approfondissement de soi, de réorientation de l’existence et d’assujettissement de celle-ci à une parole qui nous informe et nous élève au travers de ces moments d’approche du toucher de l’Etre.
Le don de soi est l’expression ultime de la liberté. Nos pensées, nos actes ne sont plus déterminées par des contingences extérieures, des tendances ou des états passionnels mais par une perception aiguë, intuitive des situations qui nous amène à ne coopérer qu’à ce qui est porteur de vie. Et la vie ne peut croître que dans une parole d’Amour.
Celui qui pratique le don de soi est un être libre. Son engagement est marqué du sceau de la lucidité. Il est de l’ordre de l’inconditionnel dans son rapport à l’Etre et de l’ordre du conditionnel dans ses rapports avec le monde. Il peut forcer les événements mais rien ne pourra le contraindre à coopérer à ce qui lui apparaît contraire à la vie.
Le don de soi est l’acte libre par définition parce qu’il provient d’une conscience qui a accédé au Soi, sans toujours le savoir de façon intelligible pour certains. Il se présente comme le prolongement de la vie qui nous anime et participe ainsi de l’acte créateur. Après le non au monde de la déliquescence, il importe de clamer le oui à la vie en chacun de ses instants.
Le don de soi, dans le souci de l’autre qu’il manifeste, devient l’expression la plus élevée de l’amour qui n’a plus rien à voir avec les définitions communément admises. C’est ce qui a permis à Saint Augustin d’écrire : « Dieu est Amour », car au bout du compte, la présence qui nous a accompagné tout au long de ce cheminement est celle du divin. La devise de Saint Augustin : « Aime et fais ce que tu veux », se comprend d’autant plus qu’à ce niveau de l’expérience spirituelle : Dieu, c’est nous en esprit. ( extraits du livre L’homme intérieur )
L’être galactique Igor me précise par ailleurs :
« Pour aider les autres, le plus important, c’est de s’aimer soi-même. Aucun d’entre vous ne peut aider le frère ou la sœur que s’il s’aime lui-même en permanence. Vous avez entendu parfois dans certaines écoles de pensée, qu’il ne fallait pas s’aimer soi-même, que cela partait de l’égo ou autre chose. C’est une erreur, car il est très important pour celui qui veut se mettre au service de l’Amour, de commencer par découvrir l’Amour que l’on est. C’est cela que, de toutes manières et de toute façon, les uns et les autres, vous serez amenés à comprendre. Il faut parfois du temps, beaucoup d’espace et de continuité d’existence, pour commencer à ouvrir à l’intérieur de soi, à l’intérieur du Soi, le regard de cet Amour-là mais il est essentiel.
Lorsque l’on s’aime, on sait que l’on a le temps, puisqu’on est le temps. On sait que l’on est aimé puisque l’on est l’Amour. On sait que l’on est en sa plénitude, puisque l’on est la Plénitude. On sait que l’on est dans sa lumière puisque l’on est la Lumière. Et c’est ainsi que peu à peu, à l’intérieur de vous, se transforment les choses, que vous n’êtes plus dans l’espace du faire, mais dans celui de l’être. Ce « Je suis » en permanence, c’est la construction, c’est l’agrandissement de l’espace intérieur, extérieur, c’est l’alignement d’avec sa Conscience ».
L’amour de soi n’est pas à confondre avec l’amour de l’égo qu’est le narcissisme. Il est respect de l’être divin qui est en soi et témoigne de notre capacité à l’honorer. C’est la loyauté à l’égard de notre être intérieur qui guide nos pas au quotidien et c’est cette loyauté qui est garante de notre liberté puisqu’elle nous préserve de toutes compromissions ou de toutes contraintes qui peuvent s’avérer aliénantes. L’amour de soi, fondement même de notre liberté, nous permet ainsi d’œuvrer dans le don de soi qui est un acte volontaire et libre.