L’Inquisition est apparue lors de la croisade contre les cathares, dans laquelle Dominique de Guzman (1), plus connu sous le nom de Saint Dominique, a joué un rôle important. Il a  commencé sa prédication dans le sud de la France en 1205, dans le dénuement, l’humilité, tout en proférant des menaces de recours à la force. Il fonda l’Ordre des Frères Prêcheurs (2), fut investi par le légat du pape du pouvoir d’inquisition : convaincre les hérétiques, déclarer absous ceux qui se convertissent, imposer des pénitences, et participa à l’interrogatoire de personnes inculpées d’hérésie.

Le pape Innocent III lança la croisade contre les cathares en 1209. Il créa en 1215 un nouveau mode de procédure criminelle dite « procédure d’office », fondée sur la délation et le soupçon pouvant conduire à des condamnations comme le bannissement, la confiscation de biens et l’exclusion de la vie civile.  En 1233, 12 ans après la mort de Dominique de Guzman, le pape Grégoire IX institua l’Inquisition.

J’ai souhaité interpeller l’être galactique Igor sur le comportement de celui qui est devenu Saint Dominique :

« Même si l’Inquisition n’était pas constituée, Dominique de Guzman, intelligent, érudit, animé d’une foi fervente, se comportait déjà en inquisiteur. Qu’il soit devenu ensuite un saint, c’est assez surprenant !

– Non, surprenant pour toi. Pourquoi est-ce que je te dis que ce n’est pas surprenant ? Cela ne signifie pas, mon frère, que je sois en accord. Là encore, remets-toi dans le contexte où il était monnaie courante, dans tous les pays, de couper les têtes, de jeter les gens dans les cachots, de torturer. Il y avait, à cette époque, de grandes peurs. Il y en a toujours mais les êtres n’étaient pas aussi aguerris d’un certain nombre de choses.

   Ce que la Bible nomme la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent, était quelque chose de tout à fait normal à l’époque. Ce l’est encore aujourd’hui, dans certains pays. Bien sûr, vous êtes et vous pensez, à juste titre, que cela est barbare mais vos guerres d’aujourd’hui, le sont tout autant. Tant que l’humanité ne comprendra pas la multiplicité, la multidimensionnalité des choses, le mental collectif de votre humanité restera au fond, dans cette limitation barbare, dans cette fameuse loi du talion.

   L’être n’a pas été canonisé pour les crimes, les tortures, pour son fanatisme, mais parce qu’il était l’un des grands penseurs de la foi et qu’il a su créer, à sa suite, un ordre religieux. Il ne s’agit pas de défendre, il s’agit de comprendre et là encore, je suis désolé, de pardonner. En fait, sans bien entendu être d’accord et approuver, à chaque chose que tu ne comprends pas encore, pense et prononce à l’intérieur de toi, cette phrase, cette pensée, cette maxime : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » ( Evangile de Luc 23-24 ). Beaucoup d’entre vous ne savez pas ce que vous faites,  ni en ce temps-là, ni encore aujourd’hui.

– Quand on sait qu’un saint constitue un exemple à suivre pour une population, comment a-t-on pu prendre une telle décision, connaissant les actes qu’il a commis et sachant que l’ordre qu’il a créé, a fourni pendant plusieurs siècles des inquisiteurs ?

– Dans toutes les traditions, les temples, les églises, rien n’est pur et tu dois aussi et vous devez vous remettre dans le contexte de l’époque. L’Eglise, votre église a soutenu l’Inquisition, a soutenu ceux qui ont pris les armes, a soutenu ceux qui, à coups de pouvoir, ont créé des choses. L’exemplarité n’était pas la même que celle qu’un certain nombre d’êtres portent actuellement dans leur cœur. Alors, tu peux avoir plusieurs réactions. La première, c’et l’indignation, la deuxième, c’est la compassion, la troisième, c’et le pardon.

   La pensée, certaines pensées créent des failles alors que d’autres peuvent réparer. Pardonner, ce n’est pas être d’accord, pardonner, c’est remettre en toute humilité les choses à plus haut que soi, à plus grand que soi, au cœur du Père de tous les pères, au sein de la Mère de toutes les mères.

   Aujourd’hui, il n‘est plus temps de s’indigner. Il est temps de demander de recevoir cette qualité, le pardon du cœur, qui est réellement le chemin vers la sainteté, vers la sanctification de son être. Tout cela, ce sont des expérimentations, ce sont des étapes. Ce qui importe, c’est que tu gardes ton intégrité, la foi, l’élan du fils qui  n’a que les yeux, que le cœur tourné vers le Père.

– Il est dit que Saint Dominique avait eu en 1208 une apparition de la Vierge qui s’était montrée sous le vocable de Notre Dame du Rosaire. Cette apparition a-t-elle existé ?

( très long silence, la channel posa ses bras sur les accoudoirs du fauteuil, les paumes des mains ouvertes vers le haut. Le ton de la voix devint plus doux et l’expression verbale témoigna d’une profonde sérénité). Mon fils, lorsque je me présente, lorsque je me suis présentée à l’un ou l’autre d’entre vous et que j’ai tenu dans les mains ouvertes ce rosaire qui est une prière, qui est le salut, la salutation à l’énergie du féminin, c’est pour que chacun, chacune d’entre vous, ouvre le cœur à la compassion, au pardon, à l’intercession, que chacun comprenne qu’il puisse passer pas moi en tant que Mère du Fils, Fils qui vous amène au Père, dans l’ouverture de l’esprit, dans l’ouverture du cœur.

   Si je viens, si je m’exprime ici ou là, c’est pour que vous veniez, que vous transmutiez, vous transformiez les choses, les énergies, que le cœur s’ouvre au sein de l’esprit divin, à la réceptivité, alors j’ouvre les mains, je vous porte à l’intérieur du cœur du Fils qui lui, vous présente au Père. C’est ainsi que nous oeuvrons, c’est ainsi que vous devez comprendre les choses. Je suis celle qui œuvre dans l’intercession. Je suis la coupe, il a l’épée, nous sommes unis. C’est Lui que j’ai reçu dans la coupe. Nous avons été préparés ensemble pour venir à vous. Certains l’ont oublié, l’oublient encore de passer par moi. Voilà mon fils, mon enfant, ce que je voulais dire.

   Cet être m’a meurtri un moment le cœur, car le risque que vous avez tous, c’est parfois de vous croire au-dessus, de vous fermer. Alors, à  ce moment-là, je prie pour vous, je m’offre, je vous offre à Lui. N’oublie pas ce qui vient de t’être dit : « Pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Combien d’entre vous ne savent pas encore ce qu’ils font. Combien d’entre vous, je porte, jusqu’au moment où Lui et d’autres viendront et je serai à ses côtés ». ( Extraits du livre Miel C, A l’horizon la terre promise, Paris, Spinelle, 2019 ).

  1. Dominique de Guzman, théologien et philosophe, est né en 1170 à Caleruega en Espagne, d’un milieu aristocratique et mort en 1221 à Bologne. Il fut canonisé en 1234 sous le nom de Saint Dominique.
  2. Le monastère de Prouille fut le point de départ de l’Ordre des Frères Prêcheurs reconnu en 1218 par le pape Honorius III.